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Les origines de la psychanalyse

Grâce aux travaux et réflexions de Freud puis à la finesse clinique de J. Lacan, la psychanalyse est, depuis plus d'un siècle, un traitement original de la souffrance humaine. Ce n'est pas une thérapeutique comme les autres.

 

S. Freud : le père de la psychanalyse

 

En 1896, Sigmund Freud invente la psychanalyse. Pulsion, inconscient, refoulement, sexualité infantile, inhibition... Ces mots qui nous sont aujourd'hui familiers, Freud ne les a pas inventés. Il a simplement révolutionné leur signification. La vision de l'homme n'est plus la même avant et après Freud. Ce bouleversement tient en un terme : l'inconscient. Avant Freud, la conscience de l'homme était le centre de ses idées, de ses sentiments, de sa volonté, bref, la base de la raison humaine. Freud découvre que c'est l'inconscient qui gouverne le fonctionnement de la pensée. Après que Copernic ait affirmé que la terre n'était plus le centre de l'univers et que Darwin ait annoncé que l'homme n'était plus en tête de la lignée animale, voilà que Freud nous apprend que le moi « n'est plus maitre dans sa maison ». L'homme doit, depuis Freud, renoncer en toute humilité à maitriser ses actes ou ses paroles, et renoncer à l'idée d'être autonome et sans faille.

 

La psychanalyse est née dans la dernière décade du 19è siècle. La décade précédente (1880-1890), fertile pour la médecine psychologique, a été marquée par divers faits qui ont concouru à l'avènement de la psychanalyse :

- l'intérêt pour le névroses et en particulier pour l'hystérie,

- l'utilisation de l'hypnose comme moyen d'investigation,

- la découverte de l'action pathogène des souvenirs inconscients d'évènements traumatiques,

- l'action thérapeutique de l'hypnose, de la suggestion et de la catharsis (rappel à la conscience d'idée refoulée).

 

A cette époque, S. Freud (1856-1939), s'attaquant au traitement psychologique des névrosés et particulièrement des hystériques, passe par une suite d'essais dont l'aboutissement sera l'invention de la psychanalyse. Dès 1880, il s'oriente en effet vers la pratique privée par laquelle, au fil des ans, il développera sa technique qui, délaissant progressivement l'hypnose, fera place à la "libre association" de ses patients.

 

Dans une première phase, il applique la méthode cathartique en collaboration avec Breuer : le patient est mis dans un état hypnotique et le médecin lui pose des questions relatives à l'origine des symptômes, afin de permettre une décharge émotionnelle connexe. Ils montrent ainsi que les symptômes hystériques ont leur source dans des perturbations émotionnelles appartenant au passé. Ces évènements perturbateurs peuvent être complètement rejetés par la conscience et peuvent être évoqués dans un état hypnotique. Outre que la catharsis n'avait pas d'effet thérapeutique durable, Freud n'aimait pas l'hypnose, procédé incertain et fleurant la magie (il ne pouvait hypnotiser qu'une partie des malades). C'est ce qui l'amena, de 1895 à 1899, à recourir à la suggestion à l'état de veille. Mais cette technique est trop pénible et le psychothérapeute se heurtait à la résistance du malade (ses tendances critiquables). Ainsi naquit la technique qui consiste à éduquer la patient à abandonner toute attitude critique et à interpréter le matériel produit. L'hypothèse de Freud était que toutes les pensées qui arrivaient, en partant d'un certain point, étaient en connexion avec le point de départ. D'où la règle fondamentale de la libre association qui prescrit au patient de tout exprimer, même si une idée lui paraît désagréable, absurde, futile ou sans rapport avec le sujet. L'expression des associations d'idées s'accompagnait de la libération d'affects refoulés. C'est à l'interprétation de ce matériel, à la fois procédé d'investigation et traitement, que Freud donna le nom de psychanalyse.

Grâce à cette technique, le patient apprend à dire ce qu'il n'avait pas pu exprimé dans le passé, voire même ce qu'il avait rejeté, pour se défendre, de sa conscience.

 La publication en 1900 de « L'interprétation des rêves » est généralement considérée comme la naissance officielle de la psychanalyse. Par la suite, Freud continuera, jusqu'à sa mort en 1939, à faire progresser ses travaux qu'il modifiera sans cesse. 

L'œuvre de Freud a eu des influences en médecine, en psychologie, dans les sciences humaines et sociales et dans une foule d'autres domaines.

Freud est mort à Londres en 1939 après avoir dû quitter Vienne en raison de l'arrivée des nazis. Durant les dernières années de sa vie, il a reçu de nombreux honneurs officiels et a été considéré comme une grande personnalité, faisant contraste avec les débuts difficiles qu'il a connus. 

 

Lacan et le retour à Freud

 

Si Freud a inventé la psychanalyse, Jacques Lacan (1901-1981) a travaillé toute sa vie durant sur les conditions de sa transmission. Psychiatre de formation, mêlé aux grands débats de son temps (avec les surréalistes, structuralistes etc.), il entreprend un commentaire systématique de l'œuvre de Freud au moyen d'outils théoriques dont Freud ne disposait pas à son époque. Il s'est notamment référé à la linguistique moderne (travaux sur le langage, dont ceux de F. de Saussure), au structuralisme (théorie prenant en compte la forme plus que le contenu des formations humaines), aux mathématiques (la logique mathématique moderne).

 

Adoptant une pratique de la psychanalyse peu standardisée, il a, entre autres, proposé de calculer la durée de chaque séance de psychanalyse non pas sur le modèle des 45 minutes systématiques en vigueur à l'époque (méthode freudienne), mais en fonction du contenu de la séance, et faisant du temps de la séance une forme d'interprétation. D'où la fameuse idées des « séances courtes ». Il faudrait plutôt dire « à durée variable ». Devant l'influence de son enseignement et l'écho de sa pratique peu orthodoxe, Lacan fut excommunié en 1963 de l'Association Internationale de Psychanalyse.

 

Clinicien de génie, il a dominé le paysage psychanalytique français et ses enseignements, concepts (le signifiant, la forclusion du nom-du-père, le sujet, la jouissance etc.) , et inventions (la formation du psychanalyste, le cartel, l'objet a, la passe etc.) constituent encore aujourd'hui des piliers de la clinique psychanalytique.

 

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