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La durée de la cure

En psychanalyse, il ne s'agit pas de se « débarrasser » de son symptôme (dépression,troubles anxieuxtroubles du comportements alimentaires etc.) mais bien de faire un travail en profondeur autour de ces symptômes et de ces souffrances. Inévitablement, c'est l'histoire de vie entière du sujet qui est interrogée car elle a laissé des traces indélébiles qui ne sont pas encore connues du patient mais qu'il s'apprête à (re)découvrir grâce à sa cure psychanalytique.

 

Ce travail prend du temps car ce sont de réelles transformations, manifestes et durables, qui verront le jour pendant la cure et qui surtout continueront après la fin de la psychanalyse. Vouloir aller plus vite, avec des psychothérapies annexes comme l'hypnose, les thérapies comportementales ou cognitives (TCC) ou encore les médicaments, ne fait en général que retarder le terme de la psychanalyse, même si pour un temps on apprécie l'apaisement de certains symptômes et/ou souffrances. Il n'y a pas d'autre solution que la parole pour soigner son esprit, mis à mal par des désirs et fantasmes inconscients encore méconnus. Car en effet, rien de plus facile que de supprimer un symptôme, mais un symptôme en cache souvent un autre, et il est imprudent d'y toucher sans précautions.

 

Notre priorité en psychanalyse n'est pas de « supprimer » le symptôme car le symptôme est toujours là pour quelque chose, sans exception. Il permet en quelque sorte d'apaiser le sujet qui ne comprend pas ce qui se passe en lui. Il est l'unique solution qu'il a trouvé pour continuer son chemin tant bien que mal. Autrement dit, le symptôme prend la place de la parole quand elle fait défaut et renforce alors l'ignorance du patient. Faire une psychanalyse, c'est lever le voile sur ce non-savoir pour parvenir à en savoir suffisamment sur soi pour se réconcilier définitivement avec soi-même, et sortir de l'aliénation du symptôme qui disparaîtra alors, de lui-même.

 

Les premiers temps de la cure seront ceux d'une psychothérapie (en face à face), puis, si le patient en exprime le désir, il passera en psychanalyse et deviendra psychanalysant (patient en psychanalyse). 

 

Il n'y a bien évidemment pas, en psychanalyse, de durée fixée ou de nombre défini de séances à  l'avance. Le patient avance à son rythme et selon l'investissement qu'il témoigne dans sa cure, souvent mis à mal par les résistances psychiques. La psychanalyse est une forme de psychothérapie qui dure généralement plusieurs mois, voire plusieurs années. Il ne peut y avoir, en effet, de réelles transformations de soi et de réel apaisement durables sans effectuer un "travail" long et assidu sur soi-même. 

 

Ainsi le psychothérapeute-psychanalyste invitera le patient ou psychanalysant à venir parler ses pensées le plus souvent possible (au moins 2 fois par semaine). C'est à ce prix, et à ce prix seulement, que le psychanalysant pourra devenir "sujet", c'est-à-dire un indivu libéré de ses chaines et éclairé sur lui-même, capable de vivre sa vie dans la sérénité et la joie. 

 

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